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Liszt à Luxembourg 1845/1886 De la gloire du virtuose absolu à la sagesse de l’âge
Franz Liszt, personnage emblématique de la période romantique s’il en est, est venu deux fois au grand-duché du Luxembourg au gré de ses multiples voyages. Si sa première venue en 1845 s’inscrit dans les années du virtuose voyageant aux quatre coins de l’Europe, c’est son deuxième séjour au Luxembourg, une dizaine de jours avant sa mort, qui revêt une toute autre importance dans sa biographie. C’est sur l’invitation de son ami et compatriote, le peintre Mihaly Munkacsy, que Liszt visite Colpach et Luxembourg en juillet 1886. Pendant un concert en son honneur au Casino de la ville de Luxembourg le 19 juillet, le maître jouera pour la dernière fois en public. Il est difficile de résister à la tentation de voir le choix des trois œuvres jouées par Liszt dans un contexte autobiographique. Le rêve d’amour No1 sur le poème de Ludwig Uhland « Hohe Liebe », dépeint la béatitude du « martyr », qui en renonçant aux plaisirs de l’amour profane, se retrouve transcendé par l’amour de Dieu. Les parallèles avec la vie de Liszt sont évidentes. La deuxième pièce jouée lors de cette soirée mémorable, « Mélodies polonaises » extraits de Glanes de Woronince, a été composée lors du séjour de Liszt chez la Princesse Carolyne zu Sayn-Wittgenstein en Ukraine en 1848. Ce séjour marquera à la fois le début d’une relation amoureuse complexe qui durera jusqu’à la fin de sa vie, et par la même occasion la fin de sa carrière de virtuose errant. La mélodie citée dans cette œuvre touchante est le « souhait de la jeune fille », celle-ci imaginant un amour romantique idéalisé. L’amour de la Princesse avec Liszt a reçu son bémol lorsque le Pape refusa d’autoriser leur mariage à Rome. Il est dès lors aisé d’imaginer le mélange de sentiments chez Liszt lorsqu’il joua délibérément cette pièce tant d’années plus tard. Pour terminer son ultime récital Liszt choisit la sixième de ses Soirées de Vienne d’après Franz Schubert. Parmi ses nombreux mérites on oublie de temps à autre à quel point Liszt aura été un fervent défenseur de la musique de Franz Schubert tout au long de sa vie.
D’ailleurs dans son programme luxembourgeois de 1845, Liszt avait déjà interprété sa transcription du Roi des Aulnes, à côté de plusieurs grandes transcriptions d’opéra, dont l’incontournable Réminiscences de Norma, d’un enthousiasme déroutant. Le programme donné le 24 novembre 1845 était complété par le fameux Konzertstück de Carl Maria von Weber et plusieurs autres compositions originales de Franz Liszt.
Jean Muller jouera en octobre 2023 non seulement l’intégralité des œuvres que Liszt a joué au Luxembourg, mais également sa Rhapsodie hongroise No 16, dédié à Mihaly Munkacsy. Les trois œuvres interprétées par Liszt au casino de Luxembourg le 19 juillet 1886, seront interprété sur le piano Steinway que Liszt a joué lors de cet événement historique.
Programme
Réminiscences de Lucia di Lammermoor (d’après Donizetti) F. Liszt (6‘)
Réminiscences de Norma (d’après Bellini) F. Liszt (16’)
Konzertstück (arrangement F. Liszt) C. M. von Weber (16’)
Erlkönig (transcription F. Liszt) F. Schubert (6’)
—————— Pause ——————
Polonaise des Puritains (d’après Bellini) F. Liszt (5’)
Fète de village F. Liszt (5’)
Grand Galop chromatique F. Liszt (4’)
Rhapsodie hongroise No 16 (Munkacsy) F. Liszt (6’)
Liebestraum No1 (Hohe Liebe) F. Liszt (6’)
Mélodies Polonaises extraits de Glanes de Woronince F. Liszt (6’)
Soirées de Vienne No6 (d’après F. Schubert) F. Liszt (6’)
Bis planifiés
La Danza (d’après Rossini) F. Liszt (4’)
Ave Maria (d’après Schubert) F. Liszt (6’)
NB La Danza était initialement prévu sur le programme du 24.11.1845, mais a été remplacé par le Roi des Aulnes sur la demande d’une dame qui suivait les voyages de Liszt et avait déjà entendu le Rossini quelques jours avant à Metz. La transcription de l’Ave Maria de Schubert a été donné par Liszt lors d’une soirée privée au château de Colpach quelques jours avant le concert au Casino de Luxembourg.
Programme W. A. Mozart
Sonate KV 330 en do majeur
Fantaisie KV475 en ut mineur
Sonate KV311 en ré majeur
Sonate KV 331 en la majeur
Sonate KV 333 en si bémol majeur
L. van Beethoven : Sonata Op.2 No3 in C major
P. Vasks : Fantasia - Landschaften der ausgebrannten Erde
D. Scarlatti : Sonata in B minor K. 87
W. A. Mozart : Sonata K. 311 in D major
F. Chopin : Nocturne Op. 62 No1 in B major
F. Chopin : Nocturne Op. posth. in c sharp minor
F. Liszt : Réminiscences de Don Juan (Mozart)
W. A. Mozart : Sonata K. 330 in C major
L. van Beethoven : Sonata Op. 31 No2 in d minor “Tempest”
L. Liebermann : Gargoyles Op. 29
F. Chopin : Andante spianato et grande polonaise brillante Op. 22
Modern piece of meditative character of 5-10’ to be defined
F. Liszt : Tannhäuser Ouverture (Wagner)
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